Amour et Regrets - Byron en musique
Amour et Regrets - Byron en musique
Le présent enregistrement a pour but de donner un aperçu de la richesse et de la variété de la source d’inspiration qu’a été l’oeuvre de Byron, des tout débuts de sa réception en France jusqu’à ses feux post-romantiques en Europe centrale à la fin du siècle.
La poésie de lord Byron a inspiré les musiciens tout au long du XIXe siècle. De cette vaste production musicale, il ne reste aujourd’hui au répertoire qu’une poignée d’opéras : deux de Donizetti, Marino Faliero et Parisina, et deux de Verdi, Les deux Foscari et Le Corsaire ; deux symphonies atypiques : Harold en Italie, de Berlioz, avec l’alto solo tour à tour acteur, commentateur, et spectateur silencieux, à l’instar du héros du poème, et Manfred, de Tchaïkovski, pièce tout à la fois psychologique et descriptive ; le Manfred de Schumann, ni opéra, ni symphonie dramatique, ni ode-symphonie, qui occupe la place bien à part d’oeuvre musicale dont la forme est faite sur mesure pour le poème ; auxquels on ajoutera l’étourdissante 4e étude d’exécution transcendante de Liszt, Mazeppa qui, via le poème de Victor Hugo, descend elle aussi de Byron, ainsi que quelques mélodies de Schumann et de Mendelssohn. Cette courte liste de chefsd’œuvre est loin d’illustrer toute l’influence qu’a exercée Byron sur les musiciens au cours du siècle. Bien d’autres opéras – non seulement en italien, de Pacini, Mercadante, Ruolz, Poniatowski, Campana, Pedrotti, Petrella ; mais aussi en français : de Bovery, Maillart, Barthe, Joncières, Pourny, Duvernoy, Grandval ; en allemand, en tchèque, etc. – et nombre de partitions d’orchestre (Bennett, Lacombe, Gouvy, Puget, Mathias, Novák, etc.) mériteraient d’être explorés.
Redonner vie à des oeuvres symphoniques ou des opéras oubliés exige des moyens considérables, or le byronisme musical au XIXe siècle ne s’est pas limité aux grandes compositions orchestrales, et nous avons donc le plaisir d’en faire revivre une partie grâce à une voix, un piano et deux pianistes. En plus d’un nombre élevé de mises en musique de ses poésies lyriques, en version originale ou en traduction, Byron a inspiré des compositions pour piano solo (en particulier une série de pièces dérivées de Mazeppa, mais aussi quelques Manfred) ainsi que des « scènes dramatiques » ou « scènes lyriques » pour voix et piano sur des poèmes originaux dérivés de ses poèmes à lui. Cette dernière catégorie, tombée dans le plus profond oubli aujourd’hui, présente quelques spécimens caractéristiques de réécriture poétique (les poètes n’hésitant pas, à l’occasion, à changer du tout au tout la signification du poème source) et de construction musicale « hybride », entre mélodie, scène d’opéra de salon et opéra en miniature.
1. Jérôme-Joseph de Momigny : Amour et regrets, poésie de Dupuy des Islets
d’après Byron [1821] baryton & piano (PhC-JFB) 2:55
2. Carl Loewe : Mazeppa, eine Tondichtung [1828-1832] piano solo (DP) 7:55
3. Antoine Bessems : Le Corsaire, poésie d’Adolphe Vannois [1840] (PhC-JFB) 2:42
4. Alfred Quidant : Ma Goélette, poésie de Gustave Mathieu [1844] (PhC-JFB) 3:59
5. Francesco Masini : Le Chant du Pirate, poésie d’E. Hanappier [1834] (PhC-JFB) 3:00
6. Robert Schumann : Ouverture de Manfred [1852],
transcription pour piano 4 mains par August Horn (JFB-DP) 10:04
7. Adolphe Vogel : Manfred, poésie d’Edouard Plouvier [1846] (PhC-JFB) 5:05
8. Vítezslav Novák : Ballade. D’après le Manfred de Byron, opus 2 [1893] (DP) 10:51
9. Antonio Fanna : Le Giaour, poésie anonyme [1839] (PhC-JFB) 12:44
10. Alfred Quidant : Mazeppa, étude-galop, opus 21 [1847] (DP) 4:01
11. François de Bongars : Le Prisonnier de Chillon, d’A. de Montaigu [1840] (PhC-JFB) 7:13
12. Franz Liszt : Mazeppa, 4e étude d’exécution transcendante [1851] (DP) 7:47
Total 78:16
Philippe Cantor, baryton
Jean-François Ballèvre, piano
Daniel Propper, piano
Olivier Feignier, présentation