Franz Schubert - Sonate N 17 en Re majeur, op. 53 D.850
Irakly Avaliani - Franz Schubert - Sonate N 17 en Re majeur, op. 53 D.850
Irakly Avaliani est né à Tbilissi, en Géorgie, en 1950. Il commence ses études musicales à l'École Supérieure de musique de Tbilissi et les poursuit au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou où il obtient les plus hautes distinctions en 1974.
Avaliani débute sa carrière à l’époque où, en raison de la situation politique, il était très dif icile aux artistes soviétiques de s’exprimer et qu’il n'a jamais été autorisé à quitter l'URSS. Il décide alors de retourner en Géorgie pour perfectionner son jeu sous la tutelle d'Ethery Djakeli, 1er prix des Conservatoires de Paris et de Bruxelles et l’élève d'Eduardo Del Pueyo. Durant les cinq années suivantes, Avaliani travaille la méthode Marie Jaëll avec Madame Djakeli, transformant complètement sa technique pianistique. Il devient ainsi l'un des rares pianistes à explorer « L’Art du Toucher », comme l'ont fait avant lui Albert Schweitzer, Dinu Lipatti et Eduardo Del Pueyo. Ensuite, en qualité de soliste de l’agence nationale de concerts de Moscou « Filarmonia», il donne plus de 200 récitals, concerts avec orchestres et de musique de chambre dans toutes les républiques de l’URSS. Depuis 1989, Irakly Avaliani vit à Paris. Son premier récital au Théâtre des Champs Élysées en 1992 lui a valu des éloges unanimes. Malgré ce succès, il réduit le nombre de ses concerts et se consacre à l'enregistrement.
FRANZ SCHUBERT, LE GRAND VIENNOIS (1797 – 1828)
Quand, en 1797, Franz Seraph Schubert naît à Lichtenthal, un faubourg de Vienne, alors capitale impériale et royale, la musique est partout, à la fois « sur le trône et sous le chaume », selon la jolie formule d’un de ses biographes : de la famille de l’Empereur aux plus modestes fonctionnaires, tout le monde joue, de toutes sortes d’instruments, avec ferveur, avec passion ; on chante aussi, et on danse, évidemment…
C’est en 1825, au mois d’août, que Schubert composa la Sonate n° 17 en Ré majeur, op. 53 D 850. Cet été-là, Schubert, qui s’éloignait rarement de Vienne, partit pour les Alpes autrichiennes avec son ami Vogl. Ce séjour dans les Alpes autrichiennes et notamment à Gastein fut pour Schubert une source d’émerveillement joyeux et de communion mystique avec la nature, tellement intense, qu’il sentit la nécessité de la traduire en musique. « Tout ce qu’il embrasse de l’oeil, touche du doigt, se transforme en musique. » dit Robert Schumann de lui. La Sonate D 850 tranche sur les autres sonates par l’allégresse, l’élan vital, l’énergie vivifiante qui l’animent. Schubert, le très mélancolique Schubert, si hanté par la mort, et qui sait qu’une maladie mortelle le menace, est comme habité par une joie « cosmique » que suscite la contemplation de la nature ; il met entre parenthèses ses angoisses, sa tristesse foncière et sa mélancolie et laisse jaillir la joie qu’il éprouve à vivre, à se sentir vivre et à communier avec la nature entière et tous les vivants !