MASIMBA na ngombi - Pays des Tsogo
Musique pour harpe tsogo
La province de la Ngounié, d’où proviennent la plupart des musiciens tsogo, et son chef-lieu Mouila se trouvent à plus de quatre cents kilomètres de la capitale, Libreville. Les populations tsogo représentent un faible pourcentage de la population du Gabon. Leurs musiciens bénéficient cependant d’une certaine notoriété au niveau national, les Tsogo étant considérés comme les créateurs du rituel initiatique masculin de Bwete, largement répandu dans le pays et dans lequel la harpe ngombi occupe un rôle central. Le ngombi est une harpe arquée à huit cordes accordée selon un système hexatonique de type la-si-do-ré-mi-sol. Le ngombi accompagne les répertoires vocaux qui occupent une place centrale dans les cérémonies rituelles et dont la sémantique est hautement symbolique. Parallèlement, l’instrument, très répandu dans la région, est aussi joué en dehors du cadre cérémoniel. On peut l’entendre lors de veillées, à la radio, dans les bars ou les dancings, ou encore sur différents supports d’enregistrement (CD, portables, etc.). Les harpistes contemporains tsogo composent leur propre répertoire qu’ils enregistrent et commercialisent. Ces chants populaires sont appelés mayaya en langue tsogo, «tradimodernes» en français. L’attrait pour ce type de répertoires est important et suscite des enjeux nouveaux pour les musiciens qui investissent les salles de concert urbaines ou encore les plateformes numériques d’échange. Les pièces proposées sur ce CD ont été enregistrées entre 2013 et 2017 dans les villages de Mokabo, Bandi, Bilengui. Les deux harpistes, Dieudonné «Monss» Mondjo et Dydas «Getseke» Hymbila, sont nganga (maîtres initiateurs) dans les cérémonies de Bwete et d’Ombudi, mais également des musiciens populaires reconnus dans leur région. Leurs compositions sont des arrangements de pièces anciennes dont ils adaptent les paroles pour le grand public. L’orchestration diffère, elle aussi, du contexte rituel, notamment par l’ajout d’un accompagnement percussif, le tambour à membrane mosumba (plages n° 4,6,7,9) ou encore une batterie (n°12), mais aussi par la mixité du chœur (n°13). La sélection des pièces présentées, composées et arrangées par les musiciens dans un but de divertissement, pose un regard neuf et différent sur le patrimoine musical de cette région et le répertoire de la harpe ngombi. « Masimba » signifie littéralement « l’accord » de la harpe , que l’on retrouve en prélude et postlude de chaque pièce.
Dieudonné Mondjo (1,3,5,9,10,12,13,14) &
Dydas Hymbila (2,6,7,8,12,13,14)
accompagnés par
Raumual Mokambo à la poutre percutée bake (1,6,7,8,10,12,13,14),
Colin Mouinda Nzambé au tambour mosumba (4,6,7,9),
et les choeurs de Mokabo.
1. Gembeda 4'55''
2. Mitombo mia gombudi 4'27''
3. Ngwa dede 5'27''
4. Ebando 2'19''
5. Mitombo (I) 3'07''
6. Motombi 5'01''
7. Getogome 5'06''
8. Mobu 10'50''
9. Masangu 3'45''
10. Yuma 4'16''
11. Mitombo (II) 2'01''
12. Mobota 5'04''
13. Kombe guma 6'03''
14. Mitombo (III) 1'46''
Durée totale : 64'55''